0 avis
Vidéo numérique
Le Premier Mouvement de l'immobile
Date : 2018 - Durée : 01h22
Pour accéder à cette vidéo, vous devez être inscrit en
bibliothèque de prêt et
saisir votre numéro de
compte lecteur et votre mot de passe
après avoir cliqué sur
"Consulter la vidéo"
.
Giacinto Scelsi prétendait que les divinités hindoues lui soufflaient directement sa musique à l'oreille. Vers la fin de sa vie, le compositeur italien (1905-1988) enregistre ses mémoires sur bandes magnétiques ; son testament prévoyant leur divulgation quinze ans après son décès. Giacinto Maria Scelsi, Conte d’Ayala Valva revient tel un esprit sous la forme qu'il a toujours privilégiée : l'onde sonore. Tout petit, Sebastiano d'Ayala Valva était terrifié par les musiques de son aïeul. Devenu cinéaste, il explore les traces laissées par le compositeur énigmatique et solitaire, qui se disait messager des sons transmis par la nature et le cosmos. La recherche d’un son habité par une émotion vibratoire ont éloigné le compositeur de l’ambition d’écrire une œuvre susceptible d’obtenir la reconnaissance des musiciens de son époque. La dimension transcendantale de sa musique passe par une approche mystique et exploratoire. Son travail obstiné de textures sonores, de timbres et d’oscillations, fait de Giacinto Scelsi avec Horaţiu Rădulescu, l’un des plus importants précurseurs de la musique spectrale des années soixante-dix. Interpréter la musique de Scelsi est alors bien plus qu’une pratique artistique, c’est un rituel très particulier. Pas assez scelsien pour la soprano Michiko Hirayama, le cinéaste aborde néanmoins avec beaucoup de douceur la musique, les interprètes et les proches de Scelsi. Tous ont en commun une sincérité et une liberté dans leur démarche, une volonté de ne jamais considérer leur pratique comme acquise. Ces intercesseurs font surgir l’invisible caché derrière la matière musicale, comme s’ils cherchaient à atteindre la vibration de l’univers. Alors que le père du réalisateur est au crépuscule de son existence, le film aborde la métempsychose, ou la résurrection de l’âme après la mort. Comme si l’art de Scelsi accrochait les vivants au réel, et fixait le souvenir des êtres dans la matière. Ainsi, le palmier qui s'offre à nos yeux pendant tout le film pourrait être le résonateur du royaume de la musique et du songe des anciens. Le Premier mouvement de l’immobile est aussi un voyage dans le temps.